“Encore 5 minutes !” : comprendre le besoin caché derrière la demande

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Ce que votre enfant essaie vraiment de vous dire quand il négocie du temps d’écran supplémentaire

Introduction : La phrase la plus entendue des foyers connectés

“Encore 5 minutes !”

Cette phrase, vous l’avez probablement entendue des centaines de fois. Elle surgit invariablement au moment où vous annoncez la fin du temps d’écran, prononcée avec des intonations qui vont de la supplication au défi, en passant par la frustration manifeste.

Face à cette demande, la plupart des parents oscillent entre deux réponses automatiques. Soit ils refusent catégoriquement (“Non, on avait dit 30 minutes, c’est 30 minutes !”), soit ils cèdent pour éviter le conflit (“Bon, d’accord, 5 minutes mais pas une de plus”). Ni l’une ni l’autre de ces réponses ne résout vraiment le problème – et pour cause : elles passent à côté de l’essentiel.

“Encore 5 minutes” n’est presque jamais une demande de 5 minutes supplémentaires. C’est l’expression maladroite d’un besoin plus profond que l’enfant ne sait pas formuler autrement. Comprendre ce besoin caché est la clé pour sortir du cycle infernal des négociations et des conflits.

Dans cet article, nous allons décoder les différents besoins qui se cachent derrière cette demande universelle, et vous donner des outils concrets pour y répondre de façon constructive. Vous découvrirez comment transformer ces moments de tension en opportunités éducatives, et comment des approches comme celles proposées par DYNSEO peuvent vous accompagner dans cette démarche.

Partie 1 : Pourquoi les enfants demandent-ils toujours “5 minutes de plus” ?

Avant de chercher les besoins cachés, comprenons d’abord les mécanismes de base qui expliquent l’universalité de cette demande.

La distorsion temporelle devant les écrans

Les écrans créent un phénomène bien documenté par les neurosciences : la distorsion de la perception du temps. Lorsque le cerveau est engagé dans une activité captivante (jeu vidéo, vidéo, réseau social), la région responsable de l’estimation temporelle – le cortex préfrontal – fonctionne différemment.

Des études ont montré que des adultes absorbés par un jeu vidéo sous-estiment le temps passé de 30 à 50%. Chez les enfants, dont le cortex préfrontal est encore immature, cette distorsion est encore plus marquée. Quand vous dites à votre enfant “tu joues depuis une heure”, il peut sincèrement avoir l’impression que 15 ou 20 minutes se sont écoulées.

Cette distorsion explique en partie pourquoi “encore 5 minutes” revient systématiquement : pour l’enfant, le temps accordé semble toujours trop court, quelle que soit sa durée objective.

Le mécanisme de la récompense variable

Les contenus numériques sont conçus pour maintenir l’engagement par un système de récompense variable – le même principe qui rend les machines à sous si addictives. L’incertitude sur ce qui va se passer (la prochaine vidéo, le prochain niveau, le prochain message) génère des pics de dopamine qui maintiennent le cerveau en alerte.

Demander “encore 5 minutes”, c’est souvent vouloir atteindre la prochaine récompense : finir le niveau, voir la fin de la vidéo, recevoir la réponse attendue. Le cerveau est programmé pour chercher la complétion, et l’interruption avant cette complétion génère une frustration intense.

L’immaturité du contrôle inhibiteur

Le contrôle inhibiteur – la capacité à stopper une action en cours malgré l’envie de continuer – est l’une des dernières compétences cognitives à se développer. Elle ne commence à être vraiment efficace qu’à l’adolescence et continue de se perfectionner jusqu’à 25 ans.

Demander à un enfant de 7 ans d’arrêter de jouer alors qu’il s’amuse, c’est lui demander d’exercer une capacité que son cerveau ne maîtrise pas encore. Sa demande de “5 minutes de plus” traduit cette difficulté neurologique, pas un manque de volonté ou de respect.

Partie 2 : Les 7 besoins cachés derrière “encore 5 minutes”

Maintenant que nous avons compris les mécanismes de base, explorons les besoins psychologiques profonds qui se cachent derrière cette demande. Identifier le besoin réel permet de répondre de façon ciblée et efficace.

Besoin n°1 : Le besoin de complétion

Signal : L’enfant est au milieu d’une activité qui a une fin identifiable – un niveau de jeu, un épisode, une construction virtuelle.
Ce qu’il ressent : Le cerveau humain déteste l’inachevé. C’est ce qu’on appelle l’effet Zeigarnik : les tâches non terminées créent une tension mentale qui demande à être résolue. Interrompre une activité en cours génère une frustration légitime.
Ce qu’il essaie de dire : “Je voudrais finir ce que j’ai commencé. M’interrompre maintenant me frustre profondément.”
Comment répondre : Reconnaissez le besoin de complétion comme légitime. “Je comprends que tu veux finir ton niveau. Termine-le, et après on arrête.” Cette flexibilité ponctuelle renforce l’acceptation des règles et enseigne à l’enfant à planifier ses sessions pour atteindre des points d’arrêt naturels.

Besoin n°2 : Le besoin de contrôle et d’autonomie

Signal : L’enfant proteste particulièrement quand la demande d’arrêt semble arbitraire ou quand il n’a pas été consulté sur les règles.
Ce qu’il ressent : Un sentiment d’impuissance face à des décisions qui le concernent mais sur lesquelles il n’a pas de prise. Ce sentiment est d’autant plus fort à l’approche de l’adolescence.
Ce qu’il essaie de dire : “Je voudrais avoir mon mot à dire. J’ai l’impression que tu décides tout sans me demander mon avis.”
Comment répondre : Impliquez l’enfant dans l’établissement des règles. Le contrat d’usage négocié est particulièrement efficace pour ce profil. Proposez des choix : “Tu préfères 30 minutes maintenant ou 45 minutes après les devoirs ?” Le sentiment de contrôle réduit considérablement les résistances.

Besoin n°3 : Le besoin de connexion sociale

Signal : L’enfant joue en ligne avec des amis ou échange sur un réseau social au moment où vous demandez d’arrêter.
Ce qu’il ressent : L’angoisse de manquer quelque chose (FOMO – Fear Of Missing Out), la crainte d’être exclu du groupe, le sentiment de laisser tomber ses amis.
Ce qu’il essaie de dire : “Je suis avec mes amis ! Leur dire au revoir brutalement, c’est impoli et je vais rater la suite de ce qu’on fait ensemble.”
Comment répondre : Reconnaissez l’importance des liens sociaux, même virtuels. Permettez une vraie conclusion : “D’accord, préviens tes amis que tu dois y aller, dis-leur au revoir, et on arrête dans 5 minutes.” Prévoyez ce délai social dans le temps d’écran initial.

Besoin n°4 : Le besoin d’évasion

Signal : L’enfant demande intensément du temps d’écran supplémentaire après une journée difficile, un conflit, ou dans une période de stress (difficultés scolaires, tensions familiales).
Ce qu’il ressent : Les écrans servent de refuge face à des émotions difficiles. L’évasion numérique offre un soulagement temporaire du stress, de l’ennui, de la tristesse.
Ce qu’il essaie de dire : “J’ai besoin de me sentir bien. Quand je suis sur l’écran, j’oublie ce qui me tracasse.”
Comment répondre : Accueillez l’émotion sous-jacente. “Tu as eu une journée difficile, c’est ça ? Je comprends que tu veuilles te changer les idées.” Puis proposez des alternatives : “On arrête l’écran, mais on peut parler de ce qui t’embête, ou faire quelque chose de sympa ensemble.” Restez vigilant si ce pattern se répète – l’écran comme mécanisme d’évitement peut devenir problématique.

Besoin n°5 : Le besoin de reconnaissance

Signal : L’enfant insiste pour vous montrer sa progression dans un jeu, sa construction, son avatar, avant d’éteindre.
Ce qu’il ressent : L’activité numérique représente un investissement émotionnel et cognitif qu’il aimerait voir reconnu. L’éteindre sans un regard, c’est dévaloriser cet investissement.
Ce qu’il essaie de dire : “Regarde ce que j’ai accompli ! C’est important pour moi et j’aimerais que tu le voies.”
Comment répondre : Prenez le temps de regarder et de valoriser sincèrement. “Wow, tu as vraiment progressé ! Montre-moi comment tu as fait ça.” Ce moment de reconnaissance partagée facilite ensuite considérablement la transition vers l’arrêt.

Besoin n°6 : Le besoin de prévisibilité

Signal : L’enfant réagit particulièrement mal quand la fin du temps d’écran arrive “par surprise”, sans prévenir.
Ce qu’il ressent : Un sentiment de choc face à l’interruption brutale. Le cerveau, absorbé dans l’activité, n’a pas eu le temps de se préparer à la transition.
Ce qu’il essaie de dire : “Tu ne m’as pas prévenu ! Je n’étais pas prêt à m’arrêter.”
Comment répondre : Mettez en place un système d’alertes progressives (méthode A.P.P. : Anticiper, Prévenir, Proposer). Prévenez à 15 minutes, 5 minutes, 2 minutes. Cette prévisibilité réduit drastiquement les résistances car le cerveau a le temps de se désengager progressivement.

Besoin n°7 : Le besoin de transition douce

Signal : L’enfant n’a pas de problème avec l’idée d’arrêter mais résiste au “vide” qui suit l’écran.
Ce qu’il ressent : L’écran procure une stimulation intense. Après l’extinction, tout semble ennuyeux par comparaison. Ce n’est pas tant l’écran qu’il veut que ce qu’il redoute après.
Ce qu’il essaie de dire : “Je ne sais pas quoi faire après. Je vais m’ennuyer.”
Comment répondre : Proposez toujours une activité attractive après l’écran. “On éteint et on va faire une partie de UNO” est beaucoup plus efficace que “On éteint et on fait ses devoirs.” La proposition positive facilite le lâcher-prise.

Partie 3 : Comment identifier le besoin caché de votre enfant ?

Face à un “encore 5 minutes”, comment savoir quel besoin s’exprime ? Voici quelques techniques d’observation et de questionnement.

Observer le contexte

Le contexte donne souvent des indices précieux. Posez-vous ces questions :

  • Que faisait l’enfant exactement ? Un jeu en ligne avec des amis (besoin de connexion sociale), un niveau difficile qu’il essayait de terminer (besoin de complétion), une exploration sans but précis (peut-être besoin d’évasion).
  • Comment s’est passée sa journée ? Une journée difficile peut indiquer un besoin d’évasion ou de réconfort.
  • Comment ai-je annoncé la fin du temps d’écran ? Un effet de surprise suggère un besoin de prévisibilité.
  • L’enfant a-t-il participé à l’établissement des règles ? Le sentiment d’imposition peut indiquer un besoin de contrôle.

Poser la bonne question

Au lieu de répondre immédiatement au “encore 5 minutes”, posez une question ouverte qui aide l’enfant à exprimer son besoin réel.

Questions utiles :

  • “Qu’est-ce que tu voulais finir ?”
  • “Qu’est-ce qui se passe si tu arrêtes maintenant ?”
  • “Tu peux me montrer où tu en es ?”
  • “Il y a quelque chose de spécial que tu voulais faire ?”

Ces questions ouvrent le dialogue et vous donnent les informations nécessaires pour répondre au vrai besoin.

Tenir un journal d’observation

Pendant une ou deux semaines, notez les circonstances de chaque “encore 5 minutes” : heure, activité, événements de la journée, votre façon d’annoncer la fin, la réaction de l’enfant. Des patterns émergeront, révélant les besoins récurrents de votre enfant.

Partie 4 : Réponses adaptées selon le besoin identifié

Une fois le besoin identifié, voici des stratégies ciblées pour y répondre efficacement.

Pour le besoin de complétion

Stratégie : Intégrer des points d’arrêt naturels

Avant le temps d’écran, discutez avec l’enfant de ce qu’il prévoit de faire et de ce que serait un bon point d’arrêt. “Tu vas jouer deux parties, ou essayer de finir ce niveau ?” Cette anticipation évite la frustration de l’interruption.

L’application COCO PENSE et COCO BOUGE de DYNSEO illustre parfaitement cette approche avec ses pauses sportives obligatoires toutes les 15 minutes. Ces interruptions régulières créent des points d’arrêt naturels et prévisibles, évitant que l’enfant ne s’enfonce dans une session interminable sans fin identifiable.

COCO PENSE et COCO BOUGE

Pour le besoin de contrôle

Stratégie : Le contrat d’usage négocié

Établissez ensemble les règles du temps d’écran. Durée, horaires, types de contenus, conséquences en cas de non-respect – tout doit être discuté et accepté par l’enfant. Formalisez cet accord par écrit. L’enfant qui a participé à la création des règles les respecte beaucoup mieux.

Offrez des choix dans le cadre établi : “Tu préfères ta demi-heure d’écran maintenant ou après le goûter ?” Le sentiment de décision personnelle réduit la résistance.

Pour le besoin de connexion sociale

Stratégie : Planifier le temps social numérique

Reconnaissez que le temps passé avec des amis en ligne est un vrai temps social. Prévoyez-le explicitement : “Tu as 45 minutes pour jouer avec tes amis. À moins 10, tu les préviens que tu vas bientôt devoir partir.”

Encouragez aussi les connexions sociales hors ligne pour équilibrer : invitations de copains à la maison, activités extra-scolaires, sorties en groupe.

Pour le besoin d’évasion

Stratégie : Accueillir l’émotion et proposer des alternatives

Si l’enfant utilise l’écran comme refuge émotionnel, le plus important est d’ouvrir le dialogue. “J’ai l’impression que tu avais vraiment besoin de cette pause. Il s’est passé quelque chose aujourd’hui ?”

Proposez des alternatives d’évasion plus saines : activité physique, lecture, jeu créatif, moment câlin. Si le recours à l’écran comme échappatoire devient systématique, envisagez un accompagnement (discussion avec l’enseignant, psychologue si nécessaire).

Pour le besoin de reconnaissance

Stratégie : Instituer le rituel de partage

Avant d’éteindre l’écran, prenez systématiquement 2-3 minutes pour que l’enfant vous montre ce qu’il a fait. “Montre-moi ta progression avant qu’on arrête.” Ce moment de partage et de valorisation rend la transition beaucoup plus douce.

Cette pratique s’inscrit dans la méthode des 3C (Choisir, Construire, Commenter) : le “Commenter” transforme l’activité numérique en expérience partagée et discutée.

Pour le besoin de prévisibilité

Stratégie : Les alertes décroissantes

Instaurez un système d’alertes à intervalles réguliers : 15 minutes avant la fin, 5 minutes, 2 minutes. Un minuteur visible (Time Timer, sablier) renforce cette prévisibilité.

Le rituel doit être immuable : mêmes alertes, même formulation, même séquence. Cette stabilité sécurise l’enfant et prépare son cerveau à la transition.

Pour le besoin de transition douce

Stratégie : La proposition positive

Ayez toujours une activité attractive prête pour après l’écran. “On éteint et on fait une partie de cartes” est infiniment plus efficace que “On éteint”.

Préparez un répertoire de propositions adaptées aux goûts de votre enfant : jeux de société, activité créative, lecture partagée, sortie au parc, préparation d’une recette ensemble. La perspective positive facilite le désengagement de l’écran.

Partie 5 : Le dialogue plutôt que le rapport de force

Au-delà des techniques spécifiques, l’attitude générale face au “encore 5 minutes” détermine la qualité de la relation parent-enfant autour des écrans.

Éviter l’escalade

Quand un enfant dit “encore 5 minutes” et que le parent répond “non, c’est non”, le conflit s’engage. L’enfant insiste, le parent s’irrite, les voix montent, et la situation dégénère. Ce schéma répété abîme la relation et ne résout rien.

La première règle est de refuser l’escalade. Face au “encore 5 minutes”, gardez un ton calme et posé. Ne haussez pas la voix, ne vous énervez pas, ne menacez pas. Votre calme désamorce la tension.

Valider avant de refuser

La validation émotionnelle n’est pas un signe de faiblesse – c’est une technique de communication efficace. Avant de maintenir la limite, reconnaissez ce que ressent l’enfant.

“Je comprends que tu voudrais continuer. C’est frustrant de devoir s’arrêter quand on s’amuse.”

Cette simple phrase change tout. L’enfant se sent entendu. Il n’est plus seul face à une autorité sourde – il est face à un parent qui comprend son vécu tout en maintenant un cadre.

Expliquer le pourquoi

Les enfants acceptent mieux les limites quand ils en comprennent la raison. Pas besoin de longs discours, mais une explication simple aide.

“On arrête parce que sinon tu n’auras pas le temps de jouer avant le dîner.”

“On arrête parce que trop d’écran, ça fatigue les yeux et le cerveau.”

“On arrête parce qu’on a prévu de faire une activité ensemble.”

L’explication transforme la règle arbitraire en décision sensée.

Chercher le compromis quand c’est possible

Parfois, un compromis est possible sans que vous perdiez votre autorité. Si l’enfant est vraiment au milieu d’une activité importante, lui accorder 5 minutes de plus pour finir n’est pas céder – c’est faire preuve de flexibilité raisonnable.

La clé est de distinguer les situations où le compromis est approprié (activité en cours à finir, ami à prévenir) de celles où il s’agit de manipulation pure (négociation systématique sans raison valable). Dans le premier cas, la flexibilité est éducative. Dans le second, la fermeté est nécessaire.

Partie 6 : Prévenir plutôt que guérir – les stratégies en amont

La meilleure façon de gérer le “encore 5 minutes” est de le prévenir. Voici des stratégies à mettre en place avant même que l’enfant n’allume l’écran.

Le contrat d’usage familial

Un contrat d’usage, négocié en dehors des moments de tension, établit les règles de façon claire et acceptée. Ce contrat précise les durées, les horaires, les types de contenus, et les conséquences en cas de non-respect.

L’enfant qui a participé à l’élaboration du contrat est beaucoup moins susceptible de le contester. Quand il demande “encore 5 minutes”, vous pouvez vous référer au contrat : “On avait convenu ensemble de 30 minutes. C’est ce qu’on a décidé tous les deux.”

Le minuteur visible

Le minuteur visible (Time Timer, sablier, horloge à secteurs) matérialise le temps qui passe. L’enfant voit concrètement le temps restant s’écouler, ce qui prépare son cerveau à la fin.

Placez le minuteur dans le champ de vision de l’enfant. Faites-y référence : “Tu vois, il te reste 10 minutes.” Cette conscience du temps diminue l’effet de surprise et les contestations.

Les alertes progressives

Prévenez l’enfant à intervalles réguliers que la fin approche. Un système classique : alerte à 15 minutes, 5 minutes, 2 minutes. Ces alertes permettent au cerveau de se désengager progressivement de l’activité.

Formulez les alertes de façon neutre et bienveillante : “Il te reste 5 minutes” plutôt que “Dépêche-toi, il ne reste que 5 minutes !”

Le choix de l’activité post-écran

Avant même que l’écran ne soit allumé, définissez avec l’enfant ce que vous ferez ensemble après. Cette perspective positive facilite le lâcher-prise au moment de la transition.

“Après ta demi-heure de tablette, on fera une partie de UNO. D’accord ?”

Partie 7 : Cas particuliers et adaptations

Certaines situations nécessitent des approches spécifiques.

L’enfant qui négocie systématiquement

Si votre enfant demande “encore 5 minutes” chaque fois sans exception, quelle que soit la durée accordée, vous êtes face à un pattern de négociation automatique. La solution est la fermeté bienveillante.

“Je sais que tu vas me demander 5 minutes de plus, et je comprends. Mais notre règle est claire, et je ne changerai pas d’avis. On arrête maintenant et on [proposition positive].”

Après quelques semaines de constance, l’enfant comprend que la négociation ne fonctionne pas et abandonne le comportement.

L’adolescent réticent

Avec les adolescents, le rapport de force est contre-productif. Privilégiez la négociation en amont et la responsabilisation.

“Tu as 1 heure de jeu. C’est toi qui gères ton temps. Mais à 19h, c’est terminé pour le dîner. Si tu dépasses, demain tu auras une demi-heure de moins.”

L’adolescent a l’autonomie et assume les conséquences de ses choix.

L’enfant avec TDAH

Les enfants avec un trouble de l’attention ont des difficultés accrues à interrompre une activité captivante. Le contrôle inhibiteur, déjà immature chez tous les enfants, est particulièrement déficitaire chez eux.

Adaptations recommandées : minuteurs très visibles, alertes plus fréquentes (toutes les 5 minutes), transitions par étapes (d’abord baisser le son, puis mettre en pause, puis éteindre), récompenses immédiates pour les transitions réussies.

L’enfant anxieux

Pour l’enfant anxieux, l’écran peut servir de régulation émotionnelle. La fin du temps d’écran ravive l’anxiété, d’où la résistance intense.

Travaillez sur l’anxiété sous-jacente (éventuellement avec un professionnel). Proposez des alternatives apaisantes après l’écran : moment câlin, lecture, activité sensorielle calmante. Assurez l’enfant qu’il pourra retrouver l’écran (demain, ce week-end).

Partie 8 : L’éducation aux écrans au-delà du temps

Le “encore 5 minutes” est un symptôme d’une question plus large : comment éduquer nos enfants à une utilisation saine des écrans ? La gestion du temps n’est qu’un aspect de cette éducation.

La qualité plutôt que la quantité

Le temps d’écran est important, mais la qualité de ce temps l’est tout autant. Un enfant qui crée, apprend, interagit de façon constructive pendant une heure n’est pas dans la même situation qu’un enfant qui consomme passivement des vidéos pendant 20 minutes.

La méthode des 3C (Choisir, Construire, Commenter) proposée par DYNSEO offre un cadre pour transformer le temps d’écran en temps éducatif actif plutôt qu’en consommation passive.

La co-présence parentale

Pour les enfants jusqu’à 10-11 ans, la présence d’un adulte pendant le temps d’écran est un facteur protecteur majeur. Cette co-présence permet de partager l’expérience, de discuter des contenus, et de faciliter les transitions.

Être présent ne signifie pas surveiller en permanence, mais montrer un intérêt sincère, poser des questions, commenter ensemble ce qui se passe à l’écran.

L’exemple parental

Les enfants observent leurs parents. Si vous consultez votre téléphone en permanence et avez vous-même du mal à le poser, votre crédibilité est affaiblie quand vous leur demandez de limiter leur temps d’écran.

Montrez l’exemple : moments sans écran en famille, téléphone rangé pendant les repas, activités hors écran visibles et valorisées.

Former pour mieux accompagner

L’éducation aux écrans est un domaine complexe, en constante évolution. Pour les parents et les professionnels qui souhaitent approfondir leurs compétences, DYNSEO propose une formation en ligne “Sensibiliser aux écrans : comprendre, agir, accompagner” qui donne des outils concrets pour naviguer ces défis.

Formation Sensibiliser aux écrans

Pour les enseignants et animateurs, l’atelier de sensibilisation aux écrans pour les écoles primaires offre des ressources clé en main pour aborder le sujet avec les enfants de façon pédagogique et ludique.

Atelier de sensibilisation aux écrans

Partie 9 : Témoignages – Quand les parents décodent le “encore 5 minutes”

Marie-Claire, maman de Théo, 8 ans

“J’ai réalisé que quand Théo me demandait 5 minutes de plus, c’était presque toujours parce qu’il jouait avec son meilleur ami en ligne. Il ne voulait pas le planter. Depuis que je lui dis ‘préviens Nathan que tu dois partir, dis-lui au revoir, et on éteint dans 5 minutes’, il n’y a plus de crise. Il avait juste besoin qu’on respecte cette relation d’amitié.”

Emmanuel, papa de Jade, 11 ans

“Jade était en mode négociation permanente. ‘Encore 5 minutes’ à chaque fois, systématiquement. On a mis en place un contrat d’usage ensemble – elle a choisi ses horaires et ses durées, je n’ai presque rien imposé. Résultat : elle respecte ce qu’elle a elle-même décidé. Le besoin de contrôle était énorme chez elle.”

Sandrine, maman de Mattéo, 6 ans

“Mattéo ne supporte pas les surprises. Les ‘encore 5 minutes’ venaient toujours quand je lui disais d’arrêter sans prévenir. Maintenant on a un rituel : je lui dis à 10 minutes, 5 minutes, 2 minutes, toujours pareil. Et j’utilise un sablier qu’il voit. Depuis, presque plus de crises – il a besoin de savoir ce qui va se passer.”

FAQ : Vos questions sur le “encore 5 minutes”

Mon enfant demande toujours 5 minutes, même avec toutes les alertes. Que faire ?

Certains enfants ont intégré le “encore 5 minutes” comme un réflexe automatique. La solution est la constance : ne cédez jamais au-delà de ce qui est raisonnable (finir une partie en cours, par exemple). Après quelques semaines de fermeté bienveillante, le comportement s’estompe.

Faut-il parfois céder au “encore 5 minutes” ?

La flexibilité ponctuelle est positive si elle répond à un besoin légitime (finir une activité, prévenir un ami). Elle devient problématique si elle est systématique et fruit de la manipulation. Distinguez les deux situations.

Comment gérer quand c’est toujours le même besoin qui s’exprime ?

Si votre enfant exprime toujours le même besoin (par exemple, le besoin de contrôle), travaillez ce besoin en profondeur : plus d’autonomie dans d’autres domaines, plus de choix au quotidien, validation de ses opinions. Le “encore 5 minutes” est un symptôme ; traitez la cause.

Et si les deux parents ne sont pas d’accord sur la façon de gérer ?

L’incohérence parentale est un problème majeur. Discutez ensemble, en dehors des moments de tension, pour établir des règles communes. Si un désaccord persiste, le parent le plus ferme peut assouplir légèrement et le plus laxiste peut resserrer – cherchez un terrain d’entente.

Conclusion : Derrière la demande, une opportunité éducative

Le “encore 5 minutes” n’est pas qu’une source de frustration parentale. C’est une fenêtre sur le monde intérieur de votre enfant, une occasion de comprendre ses besoins et de l’accompagner vers une meilleure régulation.

Quand vous décoderez ce qui se cache réellement derrière cette demande universelle – besoin de complétion, de contrôle, de connexion, d’évasion, de reconnaissance, de prévisibilité ou de transition douce – vous pourrez y répondre de façon ciblée et efficace. Les conflits diminueront, la relation s’apaisera, et votre enfant apprendra progressivement à gérer lui-même son rapport aux écrans.

Car c’est bien là l’objectif final : non pas imposer des limites de l’extérieur indéfiniment, mais accompagner l’enfant vers l’autorégulation. Le jour où il posera lui-même sa tablette en disant “j’arrête, je vais faire autre chose”, vous saurez que le chemin parcouru en valait la peine.

Ressources DYNSEO pour aller plus loin

📚 Formation en ligne : Sensibiliser aux écrans : comprendre, agir, accompagner

🏫 Atelier pour les écoles : Sensibilisation aux écrans pour les primaires

📱 Application éducative : COCO PENSE et COCO BOUGE

Cet article fait partie d’une série sur l’éducation aux écrans publiée par DYNSEO, entreprise française spécialisée dans les applications éducatives et le bien-être cognitif.

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