L’AVC bouleverse tout. Votre corps ne répond plus comme avant, votre mémoire vous joue des tours, les gestes simples deviennent des obstacles. Dans ce contexte, la confiance en soi s’effrite, parfois jusqu’à disparaître complètement. Vous doutez de vos capacités, vous redoutez l’échec, vous hésitez à essayer. Pourtant, retrouver confiance en vous est l’un des piliers de votre rééducation. Non pas une confiance aveugle ou déconnectée de la réalité, mais une confiance construite pierre par pierre, à travers de petits défis relevés jour après jour. Dans cet article, nous vous proposons une méthode concrète pour rebâtir votre confiance en soi, victoire après victoire.
Pourquoi l’AVC ébranle-t-il la confiance en soi ?
La perte brutale de compétences acquises
Avant l’AVC, vous maîtrisiez des centaines de gestes, de tâches, de compétences. Vous les accomplissiez sans même y penser : vous habiller, préparer un repas, conduire, travailler, discuter avec des amis. Ces compétences faisaient partie de votre identité, de votre sentiment d’être quelqu’un de capable et d’autonome.
Après l’AVC, certaines de ces compétences ont disparu ou se sont dégradées. Ce qui était évident devient difficile, voire impossible. Cette perte brutale crée un choc profond. Vous ne vous reconnaissez plus. Vous avez l’impression d’être devenu “incompétent”, “inutile”, “diminué”.
Les pensées typiques qui sapent la confiance :
- “Je ne suis plus capable de rien”
 - “Je suis devenu un fardeau pour ma famille”
 - “Je ne retrouverai jamais mes capacités”
 - “À quoi bon essayer, je vais échouer de toute façon”
 - “Les autres me voient comme quelqu’un de diminué”
 - “Je ne vaux plus rien”
 - Réussir, ce n’est pas forcément faire comme avant
 - Réussir, c’est faire mieux qu’hier, même très légèrement
 - Réussir, c’est essayer, même si le résultat n’est pas parfait
 - Réussir, c’est persévérer malgré les difficultés
 - Réussir, c’est accepter l’aide tout en gardant une part d’autonomie
 - Les mécanismes de la neuroplasticité
 - Les différentes phases de récupération
 - Les facteurs qui favorisent ou freinent la progression
 - Comment fixer des objectifs réalistes et motivants
 - Mobilité : “Monter et descendre les escaliers une fois aujourd’hui en me tenant à la rampe”
 - Autonomie : “Boutonner ma chemise seul, même si ça prend 10 minutes”
 - Cognitif : “Faire 15 minutes d’exercices de mémoire sur JOE sans interruption”
 - Social : “Téléphoner à un ami pour discuter 10 minutes”
 - Fonctionnel : “Préparer une salade de tomates seul, même simple”
 - Les jours difficiles, choisissez un défi niveau 1
 - Les jours normaux, visez le niveau 2
 - Les jours où vous vous sentez bien, tentez le niveau 3
 - Me tenir debout 30 secondes sans appui
 - Marcher 5 mètres dans le couloir
 - Me tenir debout 1 minute
 - Marcher jusqu’à la cuisine (10 mètres)
 - Me tenir debout tout en effectuant un mouvement simple (lever les bras)
 - Marcher jusqu’à la boîte aux lettres (20 mètres)
 - Rester debout 2 minutes en bougeant légèrement
 - Faire un petit tour du pâté de maisons (5 minutes)
 - Mémoriser une liste de 3 courses
 - Se concentrer sur une activité 10 minutes sans distraction
 - Faire des exercices de mémoire simples sur JOE pendant 10 minutes
 - Mémoriser une liste de 5 courses et leur ordre
 - Lire un article de journal et en faire un résumé oral
 - Faire 20 minutes d’exercices variés sur JOE
 - Planifier et préparer un repas simple (organisation, séquençage)
 - Gérer deux tâches alternées (par exemple, regarder une émission et noter des informations)
 - Travailler 30 minutes sur des exercices cognitifs complexes
 - Des exercices de mémoire adaptés à votre niveau
 - Des jeux d’attention et de concentration
 - Un travail sur les fonctions exécutives
 - Un suivi de votre progression qui vous montre vos victoires
 - Une variété d’exercices pour éviter la lassitude
 - Niveau 1 : Me laver le visage seul
 - Niveau 2 : Prendre une douche avec assistance minimale
 - Niveau 3 : Me doucher complètement seul, même si c’est lent
 - Niveau 1 : Enfiler un t-shirt seul (vêtement simple)
 - Niveau 2 : M’habiller entièrement (pantalon, chemise) avec aide pour les fermetures
 - Niveau 3 : M’habiller complètement seul, y compris boutons ou fermeture
 - Niveau 1 : Préparer une tartine ou un sandwich simple
 - Niveau 2 : Préparer une salade composée
 - Niveau 3 : Préparer un plat chaud simple (pâtes, œufs)
 - Envoyer un message à un ami ou un membre de la famille
 - Répondre à un appel téléphonique
 - Téléphoner à quelqu’un pour prendre de ses nouvelles (10-15 minutes)
 - Participer à une visioconférence familiale
 - Recevoir un ami à la maison pour un café
 - Sortir prendre un café en terrasse avec un proche
 - Participer à une activité de groupe (atelier, groupe de parole)
 - Communiquer un besoin simple avec des mots ou des gestes
 - Répondre par oui ou non à des questions simples
 - Construire une phrase complète, même lentement
 - Décrire une image ou raconter un événement simple
 - Avoir une conversation de 5-10 minutes sur un sujet familier
 - Téléphoner pour prendre un rendez-vous (avec préparation)
 - Dites à haute voix “J’ai réussi !”
 - Notez la victoire dans un carnet
 - Partagez avec un proche
 - Offrez-vous un petit plaisir (une gourmandise, un moment agréable)
 - Prenez une photo ou conservez une trace de votre réussite
 - Qu’est-ce qui a facilité la réussite ?
 - Comment vous êtes-vous senti pendant et après ?
 - Quel prochain défi légèrement plus difficile pourriez-vous tenter ?
 - Qu’est-ce qui était trop difficile ?
 - Le défi était-il trop ambitieux pour aujourd’hui ?
 - Que pourriez-vous ajuster pour augmenter vos chances la prochaine fois ?
 - Quelle partie avez-vous réussi malgré tout ?
 - Date
 - Nature du défi
 - Comment ça s’est passé
 - Comment vous vous êtes senti
 - “Il y a un mois, je marchais 5 mètres. Aujourd’hui, j’ai marché 50 mètres.”
 - “Il y a deux semaines, je faisais 10 minutes sur JOE. Aujourd’hui, j’ai tenu 20 minutes.”
 - Les remarques encourageantes de votre famille
 - Les félicitations de vos thérapeutes
 - Les observations de vos proches sur vos progrès
 - Même s’ils ne sont pas liés à un défi précis
 - Les moments où vous vous êtes senti comme “avant”
 - Les rires, les plaisirs, les bons moments
 - Le défi était peut-être trop difficile pour aujourd’hui
 - Vous étiez peut-être trop fatigué
 - Il manquait peut-être une étape intermédiaire
 - Vous avez besoin d’aide ou d’adaptation sur ce point
 - Que vous êtes incapable
 - Que vous ne progresserez jamais
 - Que vos efforts sont inutiles
 - Que vous devriez abandonner
 - “Je ne peux pas marcher 100 mètres” → “Je ne peux pas marcher 100 mètres pas encore“
 - “Je ne peux pas me concentrer 30 minutes” → “Je ne peux pas me concentrer 30 minutes pas encore“
 - Les étapes psychologiques de l’adaptation après un AVC
 - Comment fixer des objectifs réalistes et motivants
 - Les stratégies pour maintenir la motivation sur le long terme
 - L’importance du soutien psychologique
 - Comment gérer les émotions difficiles qui accompagnent la rééducation
 - Identifiez trois domaines où vous voulez reconstruire votre confiance
 - Pour chaque domaine, définissez un défi niveau 1 (très accessible)
 - Achetez ou préparez un carnet dédié à vos victoires
 - Choisissez votre premier défi (le plus facile)
 - Préparez l’environnement
 - Relevez le défi
 - Notez la victoire dans votre carnet
 - Célébrez !
 - Relevez vos deux autres défis niveau 1
 - Notez chaque victoire
 - Partagez avec un proche
 - Relisez votre carnet
 - Identifiez vos trois prochains défis (niveau 1 ou 2 selon votre ressenti)
 - Félicitez-vous pour cette première semaine de petites victoires
 - Tentez au moins 3 défis par semaine
 - Variez les domaines (moteur, cognitif, social, autonomie)
 - Augmentez très progressivement la difficulté
 - Continuez à noter toutes vos victoires
 - Relisez régulièrement votre carnet
 - Un défi cognitif chaque matin (avec JOE par exemple)
 - Un défi moteur chaque après-midi
 - Un défi social chaque semaine
 - Un défi “stretch” chaque mois
 - Chaque petit défi relevé est une victoire
 - Chaque victoire renforce votre confiance
 - Chaque gain de confiance vous donne l’élan pour le défi suivant
 - Chaque nouveau défi vous fait progresser
 - Chaque progression prouve que vous êtes capable
 
Ces pensées sont compréhensibles, mais elles sont aussi des distorsions cognitives. Elles généralisent (“plus capable de rien”), anticipent négativement (“je vais échouer”), et effacent vos réussites (“je ne vaux plus rien”).
La dépendance et la perte d’autonomie
Devoir demander de l’aide pour des gestes que vous accomplissiez seul auparavant est humiliant. Chaque demande peut être vécue comme un aveu d’incompétence, une confirmation de votre perte d’autonomie.
Cette dépendance crée un cercle vicieux : moins vous faites par vous-même, moins vous vous sentez capable. Moins vous vous sentez capable, moins vous osez essayer. Moins vous essayez, moins vous progressez. Moins vous progressez, plus votre confiance diminue.
Le regard des autres (réel ou imaginé)
Vous avez peut-être l’impression que les autres vous regardent différemment. Avec pitié, avec condescendance, avec gêne. Ce regard (qu’il soit réel ou que vous l’imaginiez) renforce votre sentiment d’être “moins qu’avant”, “différent”, “diminué”.
Parfois, l’entourage, avec les meilleures intentions du monde, vous surprotège ou fait à votre place “pour vous aider”. Ce comportement, aussi bienveillant soit-il, peut renforcer le message “tu n’es plus capable”.
La peur de l’échec et du jugement
Essayer une tâche, c’est prendre le risque d’échouer. Or, après un AVC, vous êtes fragilisé. L’échec fait mal. Il confirme vos peurs. Il vous renvoie à vos limitations.
La peur de l’échec peut devenir paralysante. Vous préférez ne pas essayer plutôt que de risquer de vous confronter à votre incapacité. Cette évitement, bien que protecteur à court terme, empêche toute progression et toute reconstruction de la confiance.
Les fondations d’une confiance reconstruite
Accepter le point de départ sans se résigner
La première étape, paradoxalement, pour retrouver confiance en soi, c’est d’accepter où vous en êtes actuellement. Pas de se résigner, mais d’accepter. Il y a une différence fondamentale.
La résignation dit : “Je suis comme ça, je ne changerai plus, à quoi bon.”
L’acceptation dit : “Voilà où j’en suis aujourd’hui. C’est mon point de départ. À partir de là, je peux progresser.”
L’acceptation n’est pas une capitulation. C’est une prise de conscience lucide qui permet de définir des objectifs réalistes et d’avancer pas à pas.
Comment pratiquer l’acceptation :
Faites un bilan honnête : Qu’est-ce que vous pouvez faire ? Qu’est-ce qui est difficile ? Qu’est-ce qui est impossible actuellement ? Notez tout, sans jugement.
Reconnaissez vos émotions : Il est normal d’être triste, en colère, frustré face à vos limitations. Ces émotions sont légitimes. Accueillez-les sans les laisser vous submerger.
Distinguez “aujourd’hui” et “toujours” : Ce que vous ne pouvez pas faire aujourd’hui ne signifie pas que vous ne le pourrez jamais. Le cerveau a une capacité de récupération et de réorganisation remarquable.
Redéfinir la réussite et la compétence
Avant l’AVC, votre définition de la réussite était peut-être basée sur des critères comme la rapidité, la perfection, l’autonomie totale, ou la performance. Après l’AVC, ces critères ne sont plus adaptés.
Il est temps de redéfinir ce qu’est une réussite :
Cette redéfinition n’est pas un abaissement de vos standards. C’est une adaptation intelligente à votre situation actuelle.
Comprendre le processus de récupération
La confiance en soi se nourrit de la compréhension. Quand vous comprenez ce qui vous arrive, pourquoi certaines choses sont difficiles, et comment la récupération fonctionne, vous êtes mieux armé pour affronter les obstacles.
Ce qu’il faut savoir sur la récupération post-AVC :
La récupération n’est pas linéaire : Vous aurez des jours meilleurs et des jours plus difficiles. Les hauts et les bas sont normaux. Une baisse passagère n’efface pas vos progrès.
Le cerveau est plastique : Votre cerveau peut créer de nouvelles connexions, réorganiser ses circuits, compenser les zones lésées. Cette neuroplasticité est votre meilleure alliée.
La répétition est essentielle : Pour créer ces nouvelles connexions, il faut de la répétition, de la pratique régulière. Chaque essai, même imparfait, renforce les circuits neuronaux.
La fatigue est un signal, pas un échec : Votre cerveau travaille énormément. La fatigue est normale et ne signifie pas que vous régressez.
Se former sur ces mécanismes peut vraiment faire la différence. DYNSEO propose une formation complète sur l’AVC qui vous aide à comprendre ce qui se passe dans votre cerveau et comment optimiser votre récupération.
Cette formation aborde notamment :
Comprendre ces éléments vous permet de contextualiser vos difficultés et vos réussites, et de nourrir une confiance basée sur des faits plutôt que sur des impressions.
La méthode des petits défis progressifs
Le principe de la désensibilisation progressive
En psychologie, on utilise la désensibilisation progressive pour aider les personnes à surmonter leurs peurs. Le principe est simple : on s’expose progressivement à ce qui fait peur, en commençant par des situations peu anxiogènes, puis en augmentant graduellement la difficulté.
Ce même principe s’applique à la reconstruction de la confiance en soi après un AVC. Plutôt que de vous lancer dans des tâches trop difficiles qui risquent de vous faire échouer et de confirmer vos peurs, vous allez :
1. Identifier des défis très simples, que vous avez de fortes chances de réussir
2. Les relever un par un
3. Célébrer chaque réussite
4. Augmenter progressivement la difficulté
Chaque petite victoire devient une preuve concrète de votre capacité. Ces preuves s’accumulent et construisent, brick par brick, une confiance solide.
Comment choisir vos défis ?
Un bon défi répond à plusieurs critères :
Spécifique et concret : Pas “améliorer ma mobilité”, mais “marcher jusqu’à la boîte aux lettres et revenir sans pause”.
Mesurable : Vous devez pouvoir constater objectivement si vous l’avez relevé ou non.
Réaliste : Vous devez avoir environ 70-80% de chances de réussite. Ni trop facile (pas de fierté), ni trop difficile (risque d’échec démotivant).
Pertinent : Le défi doit avoir du sens pour vous, être lié à vos objectifs de vie.
Limité dans le temps : “Aujourd’hui”, “cette semaine”, pas “un jour”.
Exemples de défis bien formulés :
La règle des trois niveaux de difficulté
Pour chaque domaine où vous voulez progresser, définissez trois niveaux de défis :
Niveau 1 – Le défi “victoire garantie” :
C’est un défi que vous êtes certain de réussir, même un jour difficile. Il vous permet d’accumuler des victoires les jours où votre énergie est basse.
Exemple : “Faire 5 minutes d’exercices cognitifs légers sur JOE”
Niveau 2 – Le défi “effort raisonnable” :
C’est un défi qui nécessite un effort mais que vous pouvez réussir la plupart du temps.
Exemple : “Faire 15 minutes d’exercices cognitifs variés sur JOE”
Niveau 3 – Le défi “stretch” :
C’est un défi ambitieux qui vous fait sortir de votre zone de confort. Vous n’êtes pas certain de le réussir, mais c’est possible.
Exemple : “Faire 30 minutes d’exercices cognitifs en augmentant le niveau de difficulté”
Comment utiliser ces trois niveaux :
Cette flexibilité vous permet de toujours avoir une réussite, quel que soit votre état du jour. Vous sortez toujours gagnant.
Domaines de défis pour reconstruire la confiance
Défis moteurs et physiques
Pourquoi c’est important : Retrouver de la mobilité, de la force, de l’équilibre a un impact direct sur votre autonomie et donc sur votre confiance.
Exemples de progression par petits défis :
Semaine 1 :
Semaine 2 :
Semaine 3 :
Semaine 4 :
L’astuce : Travaillez en collaboration avec votre kinésithérapeute pour définir des défis adaptés et sécurisés.
Défis cognitifs
Pourquoi c’est important : Les troubles cognitifs (mémoire, attention, concentration) sont fréquents après un AVC. Retrouver confiance dans vos capacités mentales est essentiel.
Exemples de défis cognitifs progressifs :
Niveau débutant :
Niveau intermédiaire :
Niveau avancé :
L’outil idéal pour vos défis cognitifs :
JOE, votre coach cérébral, est spécialement conçu pour vous accompagner dans ces défis cognitifs. L’avantage ? Vous pouvez adapter la difficulté, suivre vos progrès, et varier les exercices pour maintenir votre motivation.
JOE vous propose :
En utilisant JOE quotidiennement, même 15 minutes par jour, vous accumulez des petites victoires cognitives qui renforcent votre confiance dans vos capacités mentales.
Défis d’autonomie quotidienne
Pourquoi c’est important : Retrouver de l’autonomie dans les gestes du quotidien est directement lié au sentiment de compétence et de dignité.
Exemples de défis progressifs :
Hygiène personnelle :
Habillage :
Repas :
L’astuce : Votre ergothérapeute peut vous aider à décomposer ces tâches en étapes et à identifier des adaptations qui facilitent la réussite.
Défis sociaux et relationnels
Pourquoi c’est important : L’isolement social aggrave la perte de confiance. Maintenir et reconstruire vos liens sociaux est crucial.
Exemples de défis sociaux :
Niveau 1 – Contact indirect :
Niveau 2 – Interaction courte :
Niveau 3 – Sortie sociale :
L’astuce : Commencez avec des personnes bienveillantes et compréhensives. Ne vous exposez pas tout de suite à des situations sociales stressantes.
Défis de communication
Si vous avez des troubles du langage (aphasie), les défis de communication seront particulièrement importants pour votre confiance.
Exemples de progression :
Niveau 1 :
Niveau 2 :
Niveau 3 :
L’astuce : Travaillez avec votre orthophoniste pour créer des supports (cahier de communication, listes de mots) qui vous sécurisent et facilitent les échanges.
Comment transformer les défis en victoires
La préparation : maximiser vos chances de réussite
Choisissez le bon moment : Ne tentez pas un défi difficile quand vous êtes fatigué. Planifiez vos défis aux moments où vous êtes le plus en forme (souvent le matin).
Préparez votre environnement : Éliminez les distractions, rassemblez le matériel nécessaire, assurez-vous d’avoir le temps nécessaire sans être pressé.
Visualisez la réussite : Avant de commencer, prenez un moment pour visualiser mentalement comment vous allez réussir ce défi. Cette technique renforce les connexions neuronales et augmente vos chances de succès.
Décomposez en étapes : Si le défi comporte plusieurs étapes, listez-les clairement. Cochez chaque étape accomplie. Cela transforme une tâche intimidante en une série de petites actions gérables.
Pendant le défi : gérer les difficultés
Respirez : Si vous sentez la frustration monter, arrêtez-vous un instant et respirez profondément. La tension physique nuit à la performance.
Parlez-vous positivement : Remplacez “Je n’y arrive pas” par “C’est difficile, mais je continue”. Remplacez “Je suis nul” par “C’est un apprentissage, je m’améliore”.
Acceptez l’imperfection : Le résultat n’a pas besoin d’être parfait. L’important est que vous ayez essayé et fait de votre mieux.
Demandez de l’aide si nécessaire : Si vous bloquez complètement, demander un petit coup de main n’est pas un échec. C’est de l’intelligence adaptative.
Après le défi : célébrer et analyser
Célébrez chaque victoire :
C’est absolument crucial. Chaque défi relevé, même le plus petit, mérite d’être célébré. Cette célébration ancre la réussite dans votre mémoire émotionnelle et renforce votre confiance.
Comment célébrer :
Ne minimisez jamais vos victoires. Évitez les “Oui mais c’était facile” ou “C’est normal”. Non, ce n’était pas facile pour vous aujourd’hui, et oui, c’est une vraie réussite.
Analysez objectivement :
Si vous avez réussi :
Si vous n’avez pas complètement réussi :
Même dans un échec partiel, il y a des apprentissages et des réussites. Identifiez-les.
Le carnet de victoires : votre meilleur allié
Pourquoi tenir un carnet ?
Votre mémoire peut vous jouer des tours, surtout après un AVC. Les jours difficiles, vous risquez d’oublier tous vos progrès et de ne voir que vos limitations actuelles.
Un carnet de victoires est une preuve tangible de votre progression. C’est votre outil anti-découragement.
Que noter dans votre carnet ?
Chaque défi relevé :
Exemple d’entrée :
15 mars : Défi – marcher jusqu’à la boîte aux lettres seul
Résultat : Réussi ! J’ai dû m’arrêter une fois mais j’ai fait l’aller-retour.
Ressenti : Fierté et fatigue. Content de l’avoir fait.
Les progrès mesurables :
Les retours positifs des autres :
Les moments de joie ou de fierté :
Quand relire votre carnet ?
Lors des jours difficiles : Quand vous doutez, quand vous vous sentez découragé, ouvrez votre carnet. Relisez vos victoires. Rappelez-vous le chemin parcouru.
Avant les rendez-vous médicaux : Cela vous donne des exemples concrets de vos progrès à partager avec vos thérapeutes.
Pour fixer de nouveaux défis : En voyant ce que vous avez déjà accompli, vous pouvez identifier le prochain niveau de difficulté.
Pour partager avec vos proches : Montrer votre carnet à votre famille leur permet de voir vos efforts et vos réussites, et de mieux vous encourager.
Impliquer votre entourage dans vos défis
Le rôle des proches dans la reconstruction de la confiance
Vos proches peuvent être des alliés précieux dans votre quête de confiance, à condition qu’ils sachent comment vous aider.
Ce qui aide vraiment :
Les encouragements spécifiques : Plutôt que “Bravo, tu es courageux”, préférez “Je suis impressionné que tu aies réussi à marcher jusqu’à la boîte aux lettres. Je sais que ce n’était pas facile.”
La reconnaissance des efforts, pas seulement des résultats : “Je vois que tu as essayé pendant 10 minutes, même si c’était difficile. C’est super de persévérer comme ça.”
Le respect de votre autonomie : “Je suis là si tu as besoin d’aide, mais je te laisse essayer d’abord.”
La célébration des victoires : “On pourrait fêter ça avec ton dessert préféré ce soir ?”
Ce qui nuit :
La surprotection : Faire systématiquement à votre place “pour aller plus vite” ou “pour vous éviter de vous fatiguer” vous prive d’occasions de progresser.
Les encouragements vides : “Allez, un petit effort” ou “Tu vas y arriver” sans reconnaissance de la vraie difficulté peuvent sembler minimiser vos défis.
Les comparaisons : “Untel a récupéré plus vite” ou “À ton âge, tu devrais…” créent de la pression inutile.
L’impatience visible : Soupirer, regarder sa montre, ou faire des remarques sur le temps que vous prenez mine votre confiance.
Comment briefer vos proches ?
Ayez une conversation claire avec votre entourage sur la manière dont ils peuvent vous aider.
Ce que vous pouvez leur dire :
“J’ai besoin que vous me laissiez essayer, même si c’est long et imparfait. Si j’ai besoin d’aide, je vous la demanderai.”
“Quand je réussis quelque chose, même petit, j’ai besoin que vous le reconnaissiez. Ça compte beaucoup pour moi.”
“Les jours où je suis fatigué, j’accepte volontiers votre aide. Mais les jours où je me sens bien, laissez-moi faire le maximum.”
“Ne comparez pas ma progression à celle d’autres personnes. Chaque AVC est différent.”
“Soyez patients. Parfois, ça prendra plus de temps. C’est normal et ce n’est pas grave.”
Partager vos défis avec eux
Impliquer vos proches dans vos défis crée de la complicité et leur permet de mieux comprendre vos efforts.
Idées d’implication :
Le témoin de victoire : “Je vais essayer de marcher jusqu’au bout de la rue. Tu viens avec moi pour voir ?”
Le coach bienveillant : “Je vais faire mes exercices cognitifs. Tu peux rester à côté pour m’encourager ?”
Le co-défieur : “Et si on se lançait un défi ensemble ? Moi je marche 10 minutes, toi tu fais du vélo ?”
Le célébrant : “J’ai réussi mon défi de la semaine ! On pourrait faire quelque chose de spécial pour fêter ça ?”
Gérer les échecs et les rechutes temporaires
L’échec n’est pas l’ennemi
Vous n’allez pas réussir tous vos défis du premier coup. Certains jours seront plus difficiles que d’autres. Vous aurez l’impression de régresser. C’est normal et prévisible.
L’échec est une information, pas un verdict :
Quand vous échouez à un défi, cela vous indique simplement :
Ce que l’échec n’indique PAS :
La technique du “pas encore”
Quand vous vous surprenez à penser “Je ne peux pas faire ça”, ajoutez simplement deux mots : “pas encore”.
Ces deux mots transforment un état définitif en une étape temporaire. Ils ouvrent la porte à la progression.
Revenir après une rechute
Les rechutes temporaires (période de fatigue intense, événement de santé, hospitalisation) peuvent faire craindre une perte de tous vos progrès.
Comment rebondir :
Recommencez par des défis niveau 1 : Ne reprenez pas immédiatement au niveau où vous étiez. Redescendez temporairement pour accumuler rapidement quelques victoires.
Soyez patient avec vous-même : La récupération après une rechute peut être plus rapide que la progression initiale (votre cerveau “se souvient”).
Relisez votre carnet de victoires : Rappelez-vous tout ce que vous avez déjà accompli. Ces compétences sont toujours en vous.
Parlez-en à vos thérapeutes : Ils peuvent adapter temporairement votre programme pour tenir compte de la situation.
Les ressources pour vous accompagner dans vos défis
Une approche globale de la rééducation
Reconstruire votre confiance ne se fait pas isolément. Cela s’inscrit dans une démarche globale de compréhension de l’AVC, de ses conséquences, et des stratégies d’adaptation.
Le guide pour accompagner les personnes suite à un AVC proposé par DYNSEO offre une vision complète de cette démarche.
Ce guide aborde :
En comprenant mieux le processus global, vous pouvez mieux situer vos petites victoires dans le grand schéma de votre récupération.
Le suivi et la validation professionnelle
Vos professionnels de santé (kinésithérapeute, ergothérapeute, neuropsychologue, orthophoniste) sont vos meilleurs conseillers pour définir des défis adaptés et progressifs.
Comment travailler avec eux :
Partagez vos objectifs personnels : Dites-leur ce qui compte pour vous, ce que vous voudriez retrouver en priorité.
Montrez-leur votre carnet de victoires : Cela leur donne une vision concrète de vos progrès et de votre investissement.
Demandez-leur de vous aider à définir vos prochains défis : Ils peuvent vous proposer des objectifs que vous n’auriez pas imaginés.
Célébrez avec eux : Quand vous relevez un défi difficile, partagez votre fierté avec eux. Ils seront ravis de voir vos progrès.
L’effet boule de neige de la confiance
Comment les victoires s’accumulent et se renforcent
La confiance en soi fonctionne comme une boule de neige qui roule sur une pente. Au début, elle est petite et avance lentement. Mais au fur et à mesure qu’elle roule, elle grossit et prend de la vitesse.
Le cercle vertueux de la confiance :
Vous relevez un petit défi → Vous ressentez de la fierté → Votre confiance augmente légèrement → Vous osez tenter un défi un peu plus difficile → Vous le réussissez aussi → Votre confiance augmente encore → Vous vous investissez davantage dans votre rééducation → Vos progrès s’accélèrent → Votre entourage vous encourage davantage → Vous vous sentez capable → Vous tentez des choses que vous n’auriez pas imaginées…
Chaque petite victoire nourrit la suivante. C’est pour cela que les premiers défis, même minuscules, sont si importants. Ils amorcent le cercle vertueux.
De la confiance en soi à la redéfinition de son identité
Au fil des victoires, quelque chose de profond se transforme. Vous ne vous définissez plus uniquement par ce que vous avez perdu. Vous commencez à vous définir aussi par ce que vous avez reconquis, par les défis que vous avez relevés, par votre capacité de résilience.
Votre identité se reconstruit. Vous n’êtes plus seulement “une personne qui a eu un AVC”. Vous êtes “une personne qui a surmonté des défis, qui a progressé, qui a fait preuve de courage et de persévérance”.
Cette redéfinition identitaire est peut-être la plus grande victoire de toutes.
Conseils pratiques pour démarrer dès aujourd’hui
Semaine 1 : Identifier et tenter vos trois premiers défis
Jour 1-2 : Réflexion et préparation
Jour 3-4 : Premier défi
Jour 5-6 : Deuxième et troisième défis
Jour 7 : Bilan et projection
Semaine 2-4 : Construire la régularité
Au-delà : Faire des défis une habitude de vie
Les petits défis ne sont pas qu’un exercice temporaire. Ils deviennent une manière de vivre votre rééducation et votre vie post-AVC.
Intégrez-les dans votre routine :
Cette pratique régulière maintient votre progression et votre confiance sur le long terme.
Conclusion : La confiance se construit, une victoire à la fois
L’AVC a ébranlé votre confiance en vous. C’est un fait. Mais ce n’est pas une fatalité. La confiance en soi n’est pas une caractéristique figée. C’est une construction dynamique, qui se nourrit d’expériences de réussite.
Vous n’avez pas besoin de grandes performances spectaculaires pour retrouver confiance. Vous avez besoin d’une accumulation de petites victoires, de défis relevés jour après jour, de preuves concrètes que vous êtes capable.
Rappelez-vous :
Vous n’êtes pas “moins qu’avant”. Vous êtes en reconstruction. Et chaque jour, avec chaque petit défi, vous posez une nouvelle brique dans l’édifice de votre nouvelle confiance.
Les outils existent pour vous accompagner : la formation DYNSEO pour comprendre, le programme JOE pour vos défis cognitifs quotidiens, le guide d’accompagnement pour vous et vos proches.
Mais le plus important, c’est vous. Votre volonté de progresser. Votre courage de tenter. Votre persévérance face aux difficultés.
Alors demain, choisissez un petit défi. Relevez-le. Célébrez votre victoire. Et recommencez.
Pierre par pierre, victoire par victoire, vous reconstruisez la confiance en vous. Et cette confiance, basée sur des réussites réelles, sera plus solide que jamais.
Vous êtes capable. Les petits défis vous le prouveront.