La tempête est passée. Votre enfant est épuisé, peut-être recroquevillé dans un coin, les yeux rougis. Et vous, vous êtes là, le cœur encore battant, ne sachant pas trop quoi faire ni quoi dire. Comment se comporter maintenant ? Comment réparer ce qui vient de se passer sans ajouter de la honte ou de la culpabilité ?
Ces moments d’après-crise sont délicats mais cruciaux. Ce que vous faites et dites dans ces instants peut soit renforcer le lien avec votre enfant, soit créer une distance. L’enfant a besoin de sentir que malgré ce qui vient de se passer, il est toujours aimé, accepté, en sécurité.
Chez DYNSEO, nous accompagnons les familles d’enfants présentant des troubles cognitifs depuis de nombreuses années. Cet article vous guide dans l’art délicat du réconfort post-crise et de la reconstruction du lien.
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Comprendre l’état de l’enfant après une crise
L’épuisement
Une crise est physiquement et émotionnellement épuisante. Après le pic, l’enfant peut être :
- Vidé de toute énergie
- Incapable de parler ou d’interagir
- Somnolent
- Apathique
La vulnérabilité
Après avoir perdu le contrôle, l’enfant est dans un état de grande vulnérabilité :
- Il peut avoir honte de ce qui s’est passé
- Il peut avoir peur de votre réaction
- Il peut se sentir “mauvais” ou “cassé”
- Il est hypersensible à vos paroles et attitudes
La confusion
Souvent, l’enfant ne comprend pas vraiment ce qui s’est passé :
- Il peut ne pas se souvenir de certains moments
- Il ne comprend pas pourquoi il a réagi ainsi
- Il peut être désorienté
Le besoin fondamental
Ce dont l’enfant a le plus besoin à ce moment :
- Sentir qu’il est toujours aimé
- Savoir que la relation n’est pas brisée
- Être rassuré sur sa valeur
- Ne pas être jugé ou puni
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Ce qu’il faut faire
Être présent sans envahir
Votre présence calme et aimante est le premier réconfort :
- Restez à proximité
- Montrez que vous êtes disponible
- N’imposez pas le contact si l’enfant ne le veut pas
- Soyez patient
Offrir du réconfort physique (si accepté)
Si l’enfant accepte le contact :
- Un câlin doux
- Une main sur l’épaule
- Être assis côte à côte
- Une caresse dans les cheveux
Si l’enfant refuse le contact, respectez-le et proposez plus tard.
Utiliser des mots simples et rassurants
Quelques mots suffisent :
- “Je suis là”
- “C’est fini maintenant”
- “Je t’aime”
- “On est ensemble”
Ces phrases transmettent l’essentiel : présence, sécurité, amour inconditionnel.
Valider l’émotion sans la juger
L’enfant a ressenti quelque chose d’intense. Validez-le :
- “C’était vraiment difficile pour toi”
- “Tu as vécu quelque chose de très fort”
- “Je comprends que c’était trop”
Cette validation dit à l’enfant que ses émotions sont légitimes, même si leur expression a été débordante.
Proposer des éléments de confort
- Sa couverture préférée
- Son doudou
- Un verre d’eau
- Son coin calme
L’application Mon Dico de DYNSEO peut aider l’enfant à communiquer ce dont il a besoin après la crise, même sans mots : “câlin”, “eau”, “dormir”, “seul”. Cette communication par images est souvent plus accessible dans ces moments de fragilité. Découvrez Mon Dico.
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Ce qu’il ne faut pas faire
Faire des reproches
“Tu vois ce que tu as fait ?” “C’était vraiment pas malin !”
L’enfant n’a pas choisi de faire une crise. Les reproches ajoutent de la honte à l’épuisement et n’enseignent rien.
Demander des explications immédiates
“Pourquoi tu as fait ça ?” “Qu’est-ce qui t’a pris ?”
L’enfant ne peut pas répondre à ces questions maintenant. Il ne sait probablement pas lui-même. Ces questions ajoutent de la pression.
Exiger des excuses
“Dis pardon !” “Tu dois t’excuser !”
Des excuses forcées ne sont pas sincères et ajoutent de l’humiliation. Si des excuses sont appropriées, elles viendront plus tard, naturellement.
Punir
Punir après une crise est contre-productif :
- L’enfant n’a pas choisi de faire une crise
- La punition ajoute de la détresse
- Elle ne prévient pas les crises futures
- Elle abîme la relation
Minimiser
“C’était pas si grave” “Tu en fais tout un plat”
Même si pour vous c’était gérable, pour l’enfant c’était une tempête. Minimiser invalide son vécu.
Faire la leçon
“La prochaine fois, tu devras faire autrement” “Tu aurais dû utiliser tes stratégies”
Ce n’est pas le moment. L’enfant n’est pas en état de recevoir des enseignements.
Montrer votre détresse de façon excessive
“Tu m’as fait tellement peur !” “Je n’en peux plus !”
Votre détresse est légitime, mais l’exprimer à l’enfant maintenant lui ajoute de la culpabilité. Parlez de vos émotions à un autre adulte.
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Reconstruire le lien
Le lien n’est pas brisé
Première chose à comprendre : le lien entre vous et votre enfant n’est pas brisé par une crise. Il peut être secoué, mais il tient. Les crises font partie du parcours, elles ne définissent pas la relation.
Les gestes de reconnexion
Après la phase de récupération immédiate, des moments de connexion peuvent renforcer le lien :
Une activité partagée
- Faire quelque chose de simple ensemble
- Pas de pression, pas d’exigence
- Juste être ensemble
Un moment de tendresse
- Un câlin prolongé
- Un moment de lecture ensemble
- Une berceuse (même pour les plus grands, si cela fait partie de vos rituels)
Retour aux rituels
Les rituels habituels sont rassurants :
- Le rituel du coucher
- Le rituel du matin
- Les petites habitudes partagées
Ils montrent que la vie normale continue, que la crise n’a pas tout bouleversé.
Les paroles qui reconstruisent
Après un temps de récupération suffisant, vous pouvez exprimer :
- “Je t’aime, même après les moments difficiles”
- “Tu n’es pas défini par tes crises”
- “On traverse ça ensemble”
- “Tu es quelqu’un de bien, même quand c’est dur”
Le message essentiel
Le message à transmettre, par vos mots et vos actes :
“Quoi qu’il arrive, je t’aime. Les moments difficiles ne changent pas ça. Tu es en sécurité avec moi.”
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Quand et comment revenir sur l’épisode ?
Le timing
Ne revenez pas sur la crise immédiatement. Attendez :
- Que l’enfant soit complètement récupéré (parfois des heures, parfois le lendemain)
- Que vous-même soyez calme
- Un moment propice, sans pression
L’objectif
L’objectif n’est pas de faire la morale mais de :
- Comprendre ce qui s’est passé
- Identifier ce qui pourrait aider
- Renforcer les stratégies de prévention
L’approche
- Ton calme et curieux (pas accusateur)
- Questions ouvertes : “Tu te souviens de ce qui s’est passé ?”
- Validation : “Ça a été vraiment dur”
- Focus sur les solutions : “Qu’est-ce qui aurait pu aider ?”
- Pas de culpabilisation
Si l’enfant ne veut pas en parler
Respectez-le. Vous pouvez :
- Faire votre propre analyse sans lui
- Proposer des ajustements sans demander de retour
- Réessayer plus tard ou différemment (dessin, jeu de rôle avec des figurines)
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La question des dégâts
Si des objets ont été cassés
Abordez la question calmement, plus tard :
- Reconnaissez que l’enfant n’était pas en contrôle
- Impliquez-le dans le rangement/réparation si approprié
- Pas de punition, mais responsabilisation douce
- Réfléchissez ensemble à comment protéger les objets la prochaine fois
Si quelqu’un a été blessé
C’est plus délicat :
- Assurez-vous que la personne blessée est soignée
- Plus tard, expliquez à l’enfant ce qui s’est passé (il peut ne pas s’en souvenir)
- Aidez-le à exprimer des regrets s’il le souhaite
- Travaillez sur la prévention pour le futur
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Prendre soin de vous aussi
Vos émotions sont légitimes
Après une crise, vous pouvez ressentir :
- Épuisement
- Tristesse
- Colère
- Découragement
- Culpabilité
Ces émotions sont normales. Vous avez le droit de les ressentir.
Trouver un espace pour les exprimer
Ne déchargez pas sur l’enfant, mais trouvez un espace :
- Parler à un autre adulte (partenaire, ami, professionnel)
- Écrire dans un journal
- Prendre un moment seul pour respirer
- Contacter un groupe de soutien
Vous n’êtes pas responsable de la crise
Les crises ne sont pas le signe de votre incompétence parentale. Elles font partie du parcours avec un enfant autiste. Vous faites de votre mieux.
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Prévenir les prochaines crises
L’après-crise est un moment d’apprentissage pour la prévention future.
Analyser ce qui s’est passé
- Quel était le déclencheur ?
- Quels signaux auraient pu alerter ?
- Comment intervenir plus tôt la prochaine fois ?
Renforcer les outils
Le programme COCO PENSE et COCO BOUGE de DYNSEO peut aider à maintenir une régulation quotidienne qui réduit le risque de crises. Les pauses actives régulières permettent d’évacuer le stress avant qu’il ne s’accumule. Découvrez COCO PENSE et COCO BOUGE.
Ajuster l’environnement
- Y a-t-il des adaptations à faire ?
- Des situations à éviter ou à mieux préparer ?
- Des outils à rendre plus accessibles ?
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Se former pour mieux accompagner
Savoir réconforter et reconstruire le lien après une crise fait partie des compétences parentales essentielles. Se former permet de développer ces compétences.
La formation DYNSEO “Autisme : Gérer les situations difficiles au quotidien” vous apprend à accompagner l’ensemble du cycle de la crise, y compris la phase de réconfort et de prévention. Inscrivez-vous à cette formation.
Notre formation “Accompagner un enfant avec autisme : clés et solutions au quotidien” vous donne une compréhension globale qui vous permet de mieux accompagner votre enfant dans tous les moments, y compris les plus difficiles. Découvrez cette formation.
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Conclusion : l’amour inconditionnel en action
Réconforter un enfant après une crise, c’est mettre en acte l’amour inconditionnel. C’est lui montrer que quoi qu’il arrive, il est aimé, accepté, en sécurité.
Les points clés à retenir :
- Présence calme et aimante
- Réconfort sans jugement
- Validation des émotions
- Pas de reproches ni de punition
- Reconstruction progressive du lien
- Apprentissage pour la prévention
Chaque crise surmontée ensemble est une pierre de plus dans la fondation de votre relation. Votre enfant apprend que même dans les pires moments, vous êtes là. Cette certitude est l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez lui offrir.
Chez DYNSEO, nous vous accompagnons avec Mon Dico pour la communication dans ces moments délicats, COCO PENSE et COCO BOUGE pour la régulation quotidienne, et nos formations pour développer vos compétences.
L’amour se prouve dans les moments difficiles. Vous êtes en train de le prouver.
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